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La Classerie

Le château de la Classerie est l'une des deux "folies" rezéennes. Ce terme tire son origine du mot latin folia (la feuille), référence aux espaces verts, parcs et jardins aménagés autrefois autour de ces demeures d’agrément. 

Dédiées au repos ou au divertissement, hors de la ville, elles sont l'apanage de la haute bourgeoisie ou de l'aristocratie, entre le 17e et le 19e siècle.  

  


Localisation : 

Rue de la Classerie 

Quartier La Houssais  

Aux origines de la Classerie

Au 17e siècle, on trouve à cet endroit l’ancienne propriété de la Classerie, qui appartient alors à la famille Le Meneust. Elle est acquise au siècle suivant par René Darquistade qui lui apporte de grandes transformations pour en faire une véritable "folie" et lui donner l'allure que nous lui connaissons encore aujourd'hui.

René Darquistade ou d'Arquistade (1680-1754) est un riche armateur et négociant nantais. Deux fois maire de Nantes, il possède, outre la Classerie, une demeure place de la Bourse à Nantes (hôtel D'Arquistade) et le château de la Maillardière aux Sorinières. Son blason orne le fronton de la façade de la Classerie, côté parc : "d'argent au chevron de gueules accompagné de trois trèfles de sinople, deux en chef, un en pointe".

Féru de botanique, il introduit notamment dans le parc de la Maillardière de nouvelles essences végétales comme un laurier tulipier à l'origine des magnolias dont le Jardin des plantes à Nantes se fera ensuite une spécialité.

Sa passion pour les plantes et les jardins est également bien visible à la Classerie par la présence d’éléments sculptés en couronnement des grandes baies vitrées du corps central donnant sur le jardin arrière. Une composition représente ainsi une corbeille de fruits et fleurs et une autre des instruments de jardiniers (pelle, bêche, faux et arrosoir).

Une composition architecturale d'esprit classique

Le château de la Classerie est révélateur d'une architecture académique influencée par Jean-Baptiste Ceineray qui a marqué l'aménagement urbain de Nantes à cette époque. 

Il se compose d’un grand corps de logis, entouré de deux pavillons aux dimensions plus réduites. Les façades de l'édifice sont traitées dans un décor sobre, sans pour autant renier une recherche d’élégance et d’harmonie générale. Ainsi, les volumes se révèlent simples mais d’une grande régularité et organisés sur le principe d’une symétrie quasi parfaite. Cette esthétique n’est pas sans se référer par certains détails aux hôtels particuliers nantais de la même époque comme la présence de mascarons au sommet des baies par exemple. 

Le corps central est découpé en cinq travées dont celle du milieu est entièrement habillée de tuffeau, encadrée de pilastres, et présentant les éléments sculptés déjà évoqués (mascarons d’un côté, corbeille de fleurs et outils de jardinage de l’autre). Cette travée est surmontée d’un fronton triangulaire à l’antique où se déploie le blason du propriétaire et percée de baies arrondies. Elle caractérise assez bien le style Louis XV du 18e siècle. 

Les quatre autres travées présentent une maçonnerie en moellons de pierre, avec un enduit de chaux grasse et sable de Loire, et sont percées de grandes baies vitrées rectangulaires à chaque niveau. Elles sont surmontées en toiture de lucarnes aux pointes triangulaires.

La couverture en ardoise est parée d’éléments ornementaux sous forme d’oiseau à chaque extrémité. 

Les pavillons latéraux sont, quant à eux, une répétition du corps central en taille réduite.

Une villégiature entourée de nature

La Classerie, comme les folies de manière générale, ne peut être résumée uniquement à la demeure. En effet, ces grandes propriétés, à l'instar également de la Balinière à Rezé, sont conçues pour permettre de profiter pleinement de la nature, loin du tumulte et des nuisances de la grande ville à l'époque. 

La "folie" possède ainsi un lien fort avec son environnement alentour : l'accès au jardin est direct grâce aux grandes baies ouvrant sur l'extérieur. Les espaces plantés sont répartis autour d’un axe central situé en prolongement du château. Si aujourd'hui son parc est relativement restreint, la Classerie disposait autrefois de véritables jardins. Les folies étaient aussi généralement entourées d’une exploitation agricole, source de revenus supplémentaires pour leurs propriétaires.

Dans les soubresauts de l'Histoire

Lorsqu'éclate la Révolution, la Classerie appartient à Étienne Mabille des Granges, dont le fils Jean Clair fait partie des 132 notables nantais "modérés" traduits devant le Tribunal révolutionnaire en 1793. La demeure est à l’époque livrée au pillage et aux flammes, mais n’est cependant pas totalement détruite. 

Jean Clair Mabille des Granges, sauvé par la chute de Carrier à Nantes et de Robespierre dans la capitale, est plus tard nommé au conseil municipal de Rezé, de 1803 à 1813. La Classerie est quant à elle restaurée, après les dégradations subies durant la période révolutionnaire.

Plusieurs propriétaires s'y succèdent jusqu’à son acquisition en 1924 par le commandant Banal, commandant du dernier bateau-école à voiles, désarmé à Saint-Nazaire. 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château est réquisitionné en 1940 par les Allemands, obligeant son propriétaire à se réfugier chez le jardinier durant l'Occupation. Devant les très nombreux dommages occasionnés et les coûts de rénovation, la Classerie est finalement vendue par ses propriétaires après la guerre. 

Une nouvelle vie pour la Classerie

L’association Espérance Sport rachète le site en 1958. C'est elle qui est à l’origine de l’école d’éducateurs spécialisés qui s’y installe pendant plus d'une cinquantaine d'années. Devenue l’ARIFTS, cette école a depuis déménagé à la cité Marion-Cahour, située au pied de la Maison Radieuse.

La Ville de Rezé a racheté les lieux à la fin des années 2000 et, après le départ de l’école, y a installé l’ARPEJ (Association pour la Réalisation d’activités éducatives, sociales et de loisirs Pour l’Enfance et la Jeunesse). La direction des sports et de la vie associative occupe également une partie du château. Avec les autres locaux modulaires situés dans le parc, la Classerie est désormais le pôle associatif rezéen. Le château a également fait ces dernières années l'objet d'une importante restauration.   

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