Clinique Saint-Paul (disparue)
L’installation à Rezé de plusieurs congrégations religieuses à la fin du 19e siècle est à l’origine de l’édification de la maison hospitalière Saint-Paul. Édifiée à quelques pas de l’église et du cimetière du même nom, ce bâtiment imposant a été pendant un siècle l'un des principaux établissements de santé rezéens.

Localisation :
Rue Félicien Thomazeau
La Maison hospitalière Saint-Paul
Selon un article écrit en 1925 par C. Leroy, curé de Saint-Paul, dans son bulletin paroissial La voix de Saint-Paul, une première sœur garde-malade, nommée Sœur Odulphe, est venue s'installer à Saint-Paul dès 1882. Elle est remplacée en 1884 par les Sœurs de la congrégation de la Sainte-Famille de Grillaud, une communauté au service des indigents, dont l'activité précède la création de la Maison hospitalière Saint-Paul, qui deviendra plus tard la clinique Saint-Paul.
Celle-ci est une société anonyme fondée en 1897 par M. Hervouët, le curé de Saint-Paul. Ce dernier avait fait l'acquisition l'année précédente de la propriété dite "Babin" afin d'y établir l'hôpital.
Le 19 avril 1898, de nouvelles religieuses, les sœurs de Sainte-Anne de la Providence de Saumur, arrivent et s’installent à la Maison hospitalière. Elles accueillent les premiers "malades pauvres" dans la propriété Babin, située dans l'actuelle rue Félicien-Thomazeau, à deux pas de l’église Saint-Paul de Rezé.
Grâce au dévouement des religieuses, la maison hospitalière développe ses activités : distribution de vêtements aux pauvres, vente de charité, garde-malades, etc. À partir de 1908, la Maison hospitalière dispose du nombre nécessaire de sœurs employées aux besoins des malades soignés aussi bien à domicile que dans l’établissement.
En temps de guerre
Pendant la Première Guerre mondiale, les chirurgiens de la Maison hospitalière sont réquisitionnés par l’armée et les activités de la clinique sont donc réduites en conséquence.
Pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale, la clinique Saint-Paul fut un centre d’opérations et de soins pour les blessés, jouant un rôle important à cet égard. En effet, l'Hôtel-Dieu de Nantes n’existait plus, détruit par les bombardements de 1943, et l’hôpital Saint-Jacques s'avérait insuffisant. Les autres cliniques de Nantes se situaient quant à elles dans une zone plus dangereuse.
Ainsi, lors des bombardements de Nantes, la Maison hospitalière Saint-Paul fut l'un des principaux centres d’opérations urgentes et de soins aux blessés, dirigés ensuite sur les hôpitaux de campagne. Le chirurgien principal de la clinique, Monsieur Patureau, fut tué lors d’un bombardement.
De la clinique Saint-Paul au Confluent
Avec le temps et les avancées sociales, la Maison hospitalière Saint-Paul s’est transformée en maison de retraite au sein de laquelle une importante activité de clinique se développe, toujours sous la tutelle des religieuses.
En 1962, ce qui est devenue la "Clinique Saint-Paul" fut cédée à un groupement de médecins, sous réserve que l’aile ouest garde sa vocation de maison de retraite. L’Association d’Entraide Saint-Paul voit le jour en 1966 avec comme objectif la gestion de cette maison de retraite. Celle-ci déménage en 1992 dans un bâtiment plus moderne situé rue Jean-Fraix, non loin de la Maison hospitalière originelle.
Pour rappeler ses origines congrégationnistes et sauvegarder le patrimoine communal, l’Association a conservé la cloche de la chapelle et le chemin de croix, placés respectivement dans le jardin près de l’entrée et dans la chapelle de la nouvelle résidence.
En 1998, la clinique Saint-Paul fusionne quant à elle avec les cliniques nantaises Saint-Henri et Saint-Damien, dans le but de créer les Nouvelles Cliniques Nantaises. Ce nouvel établissement s'installe dans un ensemble neuf situé près du barrage de la Sèvre, entre Haute-Île et Pont-Rousseau, aujourd'hui rebaptisé le Confluent.
L'édifice originel de la maison hospitalière rue Félicien-Thomazeau laisse désormais place à des immeubles d'habitation.